Cette année, la veillée de Noël tombe un Samedi et la grande fête de Noël un dimanche. Quelle messe on va choisir pour fêter la naissance de notre Seigneur Jésus Christ ? Quelle que soit la messe qu’on choisit pour célébrer Noël, c’est fort possible que l’Eglise va être bondée. Tout ce qui concerne Noël est sacramentel, éveillant le catholicisme chez les gens qui peuvent montrer peu d’intérêt pour la religiosité pendant la majeure partie de l’année. Au lieu de juger ces frères et sœurs la, nous devons les accueillir, nous réjouir et remercier Dieu que tant de gens veulent célébrer l’amour de Dieu – même si ce n’est pas régulièrement.Noël nous invite tous à nous sentir chez nous. Lorsque nous installons les crèches et contemplons les personnages, je soupçonne que nous nous sentons souvent tout au plus à l’aise avec les bergers. C’est réjouissant de penser à ces bergers qui vaquaient à leurs occupations, ne s’attendant à rien de plus qu’une autre longue nuit à passer à la belle étoile avec leurs animaux, quand soudain l’ange du Seigneur et un chœur angélique se manifestèrent à eux. Enveloppés de la lumière de la gloire du Seigneur, les bergers furent saisis d’une grande crainte, et l’ange du Seigneur les rassura en leur disant : « Ne craignez pas car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple ; » et cette bonne nouvelle c’est que « dans la ville de David vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. » Et le signe que les bergers doivent chercher c’est « un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » (Messe de la nuit.)
Quel signe ! Un bébé portant des couches ! C’est pourtant le message de cette fête si importante pour les Chrétiens et pour l’humanité. L’Évangile de Jean (la lecture de notre messe du jour) proclame solennellement que ce bébé est le Verbe (la Parole), Dieu lui-même. « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu… et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. » Mais cette déclaration glorieuse nous dit simplement que la Parole de Dieu est devenue mortelle, limitée et nécessiteuse. Jésus le Christ, le Verbe de Dieu incarné, avait besoin de quelqu’un pour changer ses couches. Il avait besoin d’un papa et d’une maman, de Marie et de Joseph.
Le bébé crée le charme de Noël. Les bébés promettent un avenir et inspirent notre tendresse et notre protection. Nous sommes impressionnés par leur fragilité. Le scandale de Noël est qu’il révèle que c’est ainsi que Dieu vient : vulnérable et fragile, mal accueilli à la maison alors qu’il est vénéré par les pauvres, ceux en marge de la société et les étrangers. Dans sa proclamation solennelle de la naissance du Verbe qui s’est fait chaire, Jean l’évangéliste inclut la terrible vérité : « Il est venu chez lui, et les siens (son peuple) ne l’ont pas reçu. »
Toutes nos histoires de la Nativité incluent des allusions à la fin – à la fois la croix et la résurrection, le rejet de Jésus et le triomphe de l’amour à travers lui. Noël nous rappelle que Dieu reste parmi nous faible et doux. L’enfant Jésus peut représenter un doux message et aussi la révélation bouleversante que la puissance de Dieu est l’antithèse de la domination. Les bergers et les mages, César et Hérode, nous rappellent que tout le monde ne désire pas Emmanuel, Dieu-avec-nous, et que ceux qui rejettent Emmanuel ne reculeront devant rien pour mener à bien leur plan.
Aujourd’hui, c’est nous les croyants qui devons incarner la promesse de paix aux personnes de bonne volonté. Dans un monde où en ce moment même plusieurs nations sont en guerre, nous qui fêtons Noel dans la paix, nous sommes appelés à devenir les sacrements de l’Emmanuel. Émerveillons-nous devant l’enfant et rappelons-nous que nous devons être le corps du Christ aujourd’hui. C’est pourquoi il est venu en premier lieu. « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime. »